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En ce 17 juillet 2016, Veronica, Mexicaine, Mario et David, Espagnols, Wael, Egyptien, et Thibault, Français, tous autour de la vingtaine, assistent à l’hommage rendu par la commune de Saint-Pal-de-Mons à deux hommes jumeaux de religion juive cachés dans la ferme d’une habitante sanpaloune, Adolphine Dorel, pendant une partie de la Seconde Guerre mondiale.
Comme l’explique le site de l’AJPN, alors qu’elle rendait visite à ses enfants en colonie de vacances, le mari de Bella Schanzer fut arrêté avec quatre autres membres de sa famille, dont les parents de Esther Ein. Bella Schanzer parvint à fuir avec ses enfants, Anna, âgée de 6 ans, et les jumeaux Bernard et Henri, âgé de 5 ans, et sa nière Ester Ein, âgée de 10 ans. Ils vont être accueillis au chateau de Virieu par le marquis Xavier de Virieu et son épouse Marie-Françoise. Durant l’été 1943, la famille de Virieu et des membres du maquis du Vercors et de la Résistance locale furent dénoncés à la Gestapo. Les Virieu durent quitter précipitamment le chateau pour se réfugier, sous un nom d’emprunt, à Chichilianne (Vercors), et continuer leurs actions de résistants dans la clandestinité. La famille juive, elle aussi, dut fuir le château et trouver un nouveau refuge avec l’aide des soeurs de N.D. de Lyon.
Les jumeaux de sept ans Henri et Bernard Schanzer sont placés dans un foyer à Grenoble. Bella Schanzeer sait qu’ils sont malheureux. Elle demande à Jeanne Bonhomme de les récupérer. Elle les conduit chez sa mère, veuve et sexuagénaire, Adolphine Dorel, qui habite dans une ferme de Saint-Pal-de-Mons. Adolphine Dorel, que les enfants appelaient « mémé », les accueillit et les inscrivit à l’école. Elle prit soin de leur faire réciter chaque soir leurs prières, afin qu’ils conservent le lien avec leurs racines juives. Jeanne Bonhomme, quant à elle, cacha pendant près d’un an la soeur des jumeaux, Anna Schanzer, alors âgée de huit ans, et sa cousine Ester Ein, âgée de douze ans. Elle les logeait dans une petite pièce attenante de son atelier de couture, et les présentait comme ses nièces. Elle leur fournit de faux papiers,qui leur permirent d’obtenir des cartes d’alimentation. Elle leur inventa également un passé, que les fillettes devaient connaître par coeur. Jeanne Bonhomme leur faisait répéter ce passé imaginaire chaque soir, afin que Anna et sa cousine disent rigoureusement la même chose si elles étaient questionnées par les Allemands. En mai 1944, Saint-Etienne étant exposé au risque de bombardements aériens, Jeanne envoya les deux fillettes chez sa mère Adolphine Dorel. Après la libération, les jumeaux et les deux fillettes demeurèrent à la ferme jusqu’à l’arrivée de Bella Schanzer. Adolphine Dorel mourut peu après la guerre. La famille Ein-Schanzer alla s’installer aux Etats-Unis et resta en contact avec Jeanne Bonhomme. Tous furent reconnus Justes parmi les Nations par Yad Vashem.
La commune de Saint-Pal-de-Mons travaille en effet en partenariat avec Concordia depuis 2011 pour la réalisation de chantiers internationaux durant la période estivale. Le groupe de volontaires internationaux de juillet, auquel s’ajoute Marie, jeune… retraitée, a ainsi vécu et travaillé pendant trois semaines en compagnie de plusieurs jeunes adultes de la commune (Alexia, Victoria, Cyril, Flavien), bénévoles, stagiaires ou saisonniers de la collectivité, et trois animateurs (Joël puis moi-même, et Matthieu) sur la mise en valeur et la réhabilitation du petit patrimoine communal (restauration de murs en pierre sèche au niveau de la Chapelle de Laval, mise en valeur des bachats et lavoirs au sein des différents lieux-dits autour du bourg). Alors que les échanges entre les jeunes locaux et les jeunes internationaux sont un objectif systématique de nos projets de chantiers, il est plutôt exceptionnel que des volontaires participent à un hommage aux victimes du passé. Pourtant, nos chantiers s’intègrent souvent à l’histoire locale des territoires dans lesquels ils s’inscrivent, notamment à travers le travail volontaire réalisé sur le patrimoine ou l’environnement local. Plus généralement, même si la Seconde guerre Mondiale doit sembler lointaine pour beaucoup de jeunes du 21ième siècle, le thème de l’histoire et de la mémoire peut faire l’objet d’animations et de débats dans les rencontres internationales de jeunes. C’est notamment ce que met en avant le vade-mecum pédagogique de l’Office franco-allemand pour la jeunesse. Et comme le souligne Gerd Krumeich, Professeur émérite de l’Université Heinrich-Heine Düsseldorf en préface du document, «c’est ainsi que nous devons continuer à agir les uns envers les autres, en connaissant le poids de l’histoire sans que celui-ci nous empêche de la concevoir comme une histoire commune, qui nous réunit par-delà les générations et nous permet de vivre ensemble de façon décomplexée et créative».
Emmanuel Maillard
Publié le vendredi 19 août 2016 à 16:09:00
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