Agissez en accord avec vos principes

Salut ! Moi, c’est Agnès. J’ai 20 ans, bientôt 21. J’habite à Amiens. Et si on m’avait dit tout ce que j’aurai vécu, dix ans auparavant, je ne l’aurai peut-être pas cru.

En effet, j’ai appris au cours de ces dernières années que la vie n’était pas celle que nous vendent les séries Disney Chanel.

Petite, j’étais sauvage si je puis dire. Je ne me souciais pas du regard des autres, je me battais, souvent, et je pleurais, souvent aussi. Mais surtout, j’avais confiance en moi et en ce pour quoi je me battais. Quelle était donc cette chose pour laquelle je me retrouvais couverte de bleues en rentrant de l’école ? eh bien, c’était pour les autres. Notamment mes amis. Je me sentais le devoir d’aider ceux qui tous les jours me donnaient le sourire, et me donnaient à voir la vie comme un immense terrain de jeu.

Au fur et à mesure des années, « en mûrissant » comme diraient certains, j’ai commencé à émettre un jugement sur mon comportement passé, me conduisant à me brider afin de correspondre à l’image qui me semblait être celle requise pour vivre en société.

Finalement, je m’interroge sur qui je suis. Aurai-je muselé mon « moi profond » en cherchant à correspondre à une construction sociétale, celle d’un « être adulte » ?

Cette recherche perpétuelle d’identité et de sens s’est traduite par des difficultés dans mes relations au monde. Notamment scolaire et sociale.

A ce moment de l’article, vous devez sans doute vous dire mais pourquoi fait-elle étalage de sa vie ? N’est-elle pas un minimum pudique ? Peut-être même certains d’entre vous se sont dit que j’étais une fille à problèmes et se sont demandé ce que je pouvais bien faire à Concordia.

Heureusement que c’est moi qui rédige l’article car au moins cela me permet de répondre posément à toutes ces questions.

Je pense que si vous vous sentez mal à l’aise en lisant les premières lignes c’est simplement car nous ne sommes pas habitués à ce que les gens se sentent assez en confiance pour parler librement de ce qui les tourmente ou tout simplement de ce qu’ils ressentent sincèrement. Dans un monde aseptisé comme le nôtre, où règne la recherche de performance, aussi bien dans le milieu professionnel que personnel, les émotions apparaissent comme superflues et surtout malvenues.

Je dirais que nous avons, pour la libération des tabous, bien que nous n’en soyons qu’au début, de la chance de vivre à l’ère des réseaux sociaux, qui permettent d’informer un plus grand nombre, un public plus jeune mais également de libérer la parole.

D’une part, j’aimerais vous demander si, vous aussi, vous ne vous êtes jamais sentis en décalage avec qui vous êtes autant par vos actions, que par vos ressentis ? N’avez-vous jamais pensé que vous avez perdu une part de vous-même lors de certains combats menés au cours de votre vie ?

Si la réponse est positive, alors cela fait-il de vous pour autant quelqu’un « à problèmes » ? Très honnêtement, je ne le pense pas. Au contraire ! J’ai envie de dire que vous êtes, comme nous tous, humain.

Si la réponse est non, je vous envie. Cependant, ça m’interroge sur votre nature. Etes-vous réellement humain ? Etes-vous dotés d’une conscience ? Ou bien l’occultez-vous ? Si vous percevez du dédain dans ces questions, sachez qu’elles en sont totalement dépourvues et que c’est simplement qu’elles ont dues toucher un point sensible de votre égo.

D’autre part, la dernière question me semble cruciale. Que fais-je, ici, à Concordia ?

Pour y répondre il me semble important de retracer le déroulé des événements passés.

Comme mentionné au début, depuis mon enfance la justice et le bien être des gens me tiennent à cœur. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle j’envisageais de faire des études de droit.

Toutefois, vous l’avez sans doute remarqué, je me pose énormément de questions.

Sur le fonctionnement de l’homme, interne et externe. Interne serait les émotions et externe serait les sentiments, ceux qui perdurent, que l’on conscientise et qui nous amènent à agir de manière réfléchie. Ainsi, ces derniers me conduisent à me questionner sur les origines, les causes, les fondements des structures sociétales.

Vous l’avez deviné ? D’après vous quelles études ai-je débuté à la fin du lycée ?

Eh oui ! L’anthropologie/ethnologie a saisi mon intérêt ! Je suis une personne passionnée, ainsi si mon cœur n’y est pas je ne peux me lancer.

De ce fait, j’ai été quelques temps à la fac d’anthropologie à Montpellier.

Mais si jamais vous avez déjà oublié qui écrit l’article, je vous rafraichie la mémoire : « Cette recherche perpétuelle d’identité et de sens s’est traduite par des difficultés dans mes relations au monde. Notamment scolaire et sociale. », voici ce que j’ai rédigé quelques lignes au-dessus.

Ainsi, je n’ai fait que deux mois à la fac. De septembre 2022 à octobre.

Néanmoins, j’ai beaucoup appris au cours des nombreux aléas de vie rencontrés antérieurement. Notamment, qu’il est nécessaire de faire des activités qui donnent du sens à votre vie, qui sont en accord avec vos principes et vos centres d’intérêts.

En conséquent, à la suite de mon départ de la fac, je voulais soit mettre à profit les 6 prochains mois pour découvrir le monde du travail soit intégrer une association. Puis, en discutant avec mon entourage deux personnes ont évoqué le service civique.

C’est de cette manière que j’ai entamé mes investigations afin de trouver le service civique qui me correspondrait le plus. Plusieurs annonces m’ont plu, dont deux en particulier, celle de la DREAL et celle de Concordia.

Pourquoi avoir choisi celle de Concordia ?

En premier lieu, car ils m’en ont fait la proposition à la suite d’un entretien, déjà sans ça je n’aurai pas pu être là. Ça veut sans doute dire que je correspondais à ce qu’ils recherchaient. Mais je dirais, également, que c’est pour la complicité qui s’est installée entre nous dès notre première rencontre.

En second lieu, du fait de notre vision commune de la vie. Nous plaçons au centre de nos principes puis de nos actions la paix, la tolérance et l’ouverture à l’autre. En conséquent, c’est avec joie que j’ai accepté de me mettre au service de l’organisme et de ses valeurs pour contribuer, au cours des 8 prochains mois, en binôme avec Anna, à la réalisation des projets européens dans la région.

De plus, cette expérience m’enrichira dans d’autres domaines tels que le fonctionnement interne de l’association, l’organisation des chantiers internationaux et des événements pour les bénévoles et autres volontaires de l’association ainsi que sur la communication des actions à l’aide des réseaux sociaux.

Finalement, pour être un peu moins protocolaire, j’ai rencontré, en intégrant l’association, une équipe chaleureuse, convaincue de la cause pour laquelle elle travaille et surtout, ayant été recrutée en tant que jeune service civique, je dirai, qu’elle est à la fois pédagogue et à l’écoute.

En conclusion, je suis extrêmement reconnaissante envers Concordia Amiens de me donner la possibilité de découvrir de belles personnes et de pouvoir m’épanouir au travers de cette expérience humaine et professionnelle. Je donnerai tout, mes connaissances et mon empathie, afin de vous donner raison d’avoir cru en moi.

Agnès B.