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Retrouvez le témoignage de Francesco accompagné des dessins de Laura, tous deux anciens Service Volontaire Européen, sur la situation des migrants à Idomeni. L’intégralité de l’article à retrouver ici !
« Idomeni est un petit village frontalier, entre la Grèce et la Macédoine. Ce village anonyme et tranquille est devenu depuis quelques mois, dans un premier temps le centre de transit des migrants de la route des Balkans, et aujourd’hui un immense camp informel composé de tentes.
Le rythme de la vie tranquille, typique des zones rurales, a été perturbé par l’activité frénétique du transit des migrants. Et depuis la fermeture des frontières décidée par les pays des Balkans, la vie est sédentaire et se caractérise par les difficultés, l’insécurité et l’attente.
Plus de 10 mille hommes, femmes et enfants campent entre déchets, tentes, feux de camp et cabanes en attendant que les gouvernements et les institutions européennes trouvent une solution qui leur permettraient enfin d’être à l’abri de la guerre et de la misère.
La majorité vient de la Syrie, de l’Iraq, de l’Afghanistan et du Kurdistan. Des femmes et des hommes qui fuient les pays en guerre et l’extrême pauvreté, et qui, une fois arrivés en Europe, sont repoussés et contraints de vivre dans des conditions de vie très difficiles.
C’est un cri silencieux qui est poussé depuis Idomeni et qui atteint le monde entier par des images. C’est un cri silencieux et puissant, qui demande justice et accueil, mais ne reçoit comme réponse qu’indifférence, peur, et frontières.
Il y a un paradoxe troublant car Idomeni c’est déjà l’Europe, et la Grèce est l’un des berceaux de la civilisation européenne. Il est incroyable qu’en 2016, ceux qui fuient la guerre en arrivant en Europe, ne soient pas bien accueillis, mais subissent le rejet.
Vue d’Idomeni, l’Europe à la forme d’un continent plein de divisions, de ressentiments, de craintes et d’égoïsme.
La situation à Idomeni, et d’autres camps dispersés en Grèce, est préoccupante. Elle est encore plus scandaleuse lorsqu’on la regarde à travers les yeux d’un enfant.
40% des habitants d’Idomeni sont mineurs. Eux aussi sont exposés à une vie précaire et complexe. Cela réconforte de voir que, malgré les difficultés, les enfants peuvent, sans doute plus que les adultes, se nourrir d’espoir, de jeux et de rêves. Leur volonté de vivre et d’imaginer un avenir différent émergera de cet environnement dégradé et de l’égoïsme des pays européens.
A l’heure actuelle, Idomeni, au cœur de l’Europe, semble être loin, à une très grande distance. Ces derniers mois, de nombreux activistes et bénévoles ont tenté de la réduire en distribuant de l’aide, des vêtements, de la nourriture ; en organisant des activités de divertissement pour les enfants, en apportant des soins médicaux et de santé. Il existe de nombreuses activités bénévoles à Idomeni qui sont le fruit du travail de citoyens du monde entier. C’est une expérience de solidarité très intense, parfois émouvante, qui nous donne l’espoir et la confiance pour dire que les femmes et les hommes d’Idomeni ne sont pas seuls, et qu’une Europe ouverte, accueillante et solidaire n’est pas une utopie. »
Texte Francesco FERRi, dessins Laura ZANDRONIS
Publié le mardi 26 avril 2016 à 13:54:00
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